Le merle depuis longtemps s’est envolé,
L’eau dans la vasque a gelé,
Un verre de vin vide sur ma table de travail.
Staigue
Sourd martèlement
D’une muraille cercle
Qui cache, qui me cache
Et pourtant…
Sourd martèlement
D’une violence pluvieuse,
J’entends au loin les hordes barbares
Et pourtant…
Sourd martèlement
De torrents pentus,
J’accroche mon regard aux pierres brumeuses
Et pourtant…
Sourd martèlement
Ponctué d’agneaux bêlants et de corbeaux croassants,
Je suis seul au milieu de ce refuge
Et pourtant…
Sourd martèlement
D’un spectacle continu et si changeant,
Seul le murmure des pierres me permet ce regard transparent
Et pourtant…
Sourd martèlement
D’une terre matricielle,
En moi se rejoue l’homme éternel
Et pourtant…
Je dois partir.
Voyage
Bourrasques fières et folles
Offrez-moi cette mer
Où la rumeur du monde devient cris de mouettes,
Où certains sentiers escarpés mènent à des plages imaginées.
Cette mer, sensation invisible d’une âme malade de départs.
Offrez-moi cette mer,
Qu’enfin je parte,
Là où les vertes lignes
D’une douceur féminine
Tracent des paysages aux rires d’enfants.
Là où les cathédrales
De moments volés
Ne sont que les gardiennes
De jeux d’écoliers oubliés.
Là où le soleil flâne
Entre jardins sauvages
Aux mille fleurs apprivoisées
Et fenêtres studieuses
Reflets de ma curiosité enflammée.
Bourrasques fières et folles,
Offrez-moi cette mer
Afin que je parte.